Premier soupir :
Qu’ai-je appris en fin de compte ? Qu’ai-je appris
Dans cette ville qui en vaille la peine ? Voilà
Que je suis parti à sa conquête, comme si un homme,
Seul, pouvait la conquérir !
Deuxième soupir :
Que puis-je dire de nouveau sur moi, maintenant,
Par rapport à il y a vingt ans ? Mon image
Dans l’eau de fleuve se trouble, et ne renvoie plus rien ;
Elle me croit déjà mort sans doute !
Troisième soupir :
En finir de cette vie oppressante, en finir
De cette vie de solitude, même au cœur de la foule,
Au cœur du monde en finir ! Quand vas-tu comprendre cela ?
Et te laisser guider par ta soif de vengeance contre toi ?
Dernier soupir :
La neige tombe sur le pont, le vent souffle, tes larmes
Gèlent ; il est temps de rentrer au chaud chez soi !
De croire que tu habites quelque part ! De croire que quelqu’un
Puisse t’attendre… Ah ! Parce que tu y croyais encore ?