Januar 2005

Dienstag, 5. Januar 2010

Le pont des soupirs

Combien de fois suis-je venu à cet endroit ?
Des deux côtés les bâtiments austères de la ville
Au centre le fleuve obscur dans la nuit
Porteur du message des montagnes
Des vents de l’océan

Toute la terre aboutit ici
Tous mes désirs aboutissent ici
Combien de fois suis-je passé sur ce pont ?
Et combien de fois, aux suites d’un soir sinistre
Ai-je jeté mes soupirs par delà cette rambarde ?

Les oiseaux tentent une dernière aventure
Les voitures emportent
Les hommes dans leurs domaines
Je regarde tomber ma vie sur la ville
Brume abattue sur un marais boueux

Pourtant nulle eau ne s’arrêtera à ma déchéance
Ou ne recueillera mes pleurs nulle
Eau ne décèlera dans mon soupir
Le soupir lancé par delà cette rambarde
De pierre mon cri secret

Elle coulera imperturbable de la montagne
A l’océan elle coulera
Comme elle a coulé hier
Encre coulant sous mes yeux
Jusque l’âme de qui lira ce poème.