Januar 2005

Dienstag, 5. Januar 2010

Le pont des soupirs

De l’endroit où je suis à l’endroit où je vais
Si je marche jusque là, un parfait triangle rectangle

Quel manque d’imagination – toujours
La même chanson et le même chemin

Il serait si simple de prendre l’hypoténuse
De quitter ces habits présentables mais trop portés

De plonger sans prévenir dans la rivière
De s’y laisser couler bienheureux

Au milieu du lit de découvrir les secrets de la ville
Un fabuleux trésor, trois vieilles chaussettes

Puis, au matin, de s'éveiller sur l’autre berge,
Là où le flot m’aura déposé inconscient

Et que ferai-je alors, avec mon corps trempé ?
Me relever et revêtir sans mot dire cette fausse vie ?

Retraverser les ponts comme si j’ignorais
Qu’il existe une chanson, un chemin tout autre ?

Ou bien, me noyant sans frayeur dans l’eau froide,
M'affranchir de toutes les rives, de toutes les sources,

De toutes les embouchures !